Tour Banian . Logements
MICRO-URBANITES
Pour une vie collective et coopérative
Les valeurs de la collectivité forment le socle sur lequel se construit l’expression des particularismes individuels…
Habiter, travailler, se détendre, partager, coopérer, se divertir, …, autant d’activités, d’usages que le projet organise en son sein. Ce projet est pensé comme une micro ville essentielle à une vie collective et coopérative.
Circulations, accès, halls, jardins, toitures, loggia, balcons, terrasses, …, sont des entredeux dont le projet s’attache à redéfinir les spatialités et les articulations entre espace public et privé.
Cette micro-urbanité devient ainsi une valeur ajoutée porteuse de sens pour les gens qu’ils soient usagers ou habitants. Liaisons entre la sphère publique et privée, entre intérieur et extérieur, entre végétation et construit, … permettant la mise en place d’ambiances, d’atmosphères et d’usages spécifiques dans la séquence urbaine.
SYNERGIE DES PROGRAMMES
Notre projet s’organise autour d’un programme principal de logements familiaux, sur lequel viennent s’appuyer des commerces à Rez-de-chaussée sur le Boulevard du Général Jean Simon ; des plateaux d’activités polyvalents pouvant aussi bien accueillir des petits équipements que des entreprises s’étageant du Rez de jardin à R+1 ; et des logements spécifiques destinés à la colocation dans les niveaux intermédiaires (R+2 et R+3).
L’ ensemble des programmes sont disposés afin de créer un maximum de surfaces d’échanges. Plus que jamais, l’ambition de ces lieux est de privilégier des liens directs entre les différentes populations. Ainsi, ces programmes bénéficient mutuellement de ce partage pour une vraie synergie urbaine.
REZ DE VILLE
Ciment de l’identité parisienne, les relations qu’entretiennent rez-de-chaussée et espaces publics s’impose comme le niveau pertinent pour réinterpréter les typologies traditionnelles parisiennes. Le projet tisse ainsi une nouvelle histoire du quartier à travers un « Rez-de-ville », poreux et transparent. L’innovation s’invite dans les modes d’occupation des espaces, y compris à travers des initiatives privées, et une nouvelle fluidité des espaces intérieurs/extérieurs, privés/publics.
Si Les Commerces à Rez-de-Chaussée s’orientent comme souhaité sur le Boulevard, l’ensemble des accès aux logements et aux activités s’organisent sur la rue Jean Baptiste Berlier autour d’un jardin partagé.
Les bâtiments en équerre viennent se lover autour de celui-ci, ce jardin est un entre-deux, une respiration dans les séquences bâties : semi-privé ou semi public ? L’ambiguïté, volontairement, demeure… Fabriqué avec des gènes similaires aux espaces publics, il participe au maillage du paysage à travers le quartier.
L’ensemble des logements sont desservis par un hall longeant ce jardin.
Rentrer chez soi, c’est un entre-deux, un point fondamental dans la qualité et la perception positive de son logement, aussi chaque habitant est invité à traverser, à longer ce jardin pour rentrer chez lui.
L’ensemble des espaces de la résidence et des activités est distribué et orienté sur ce jardin. Ils participent de la vitalité de ce cœur d’ilot.
Circuler, échanger, rentrer chez soi, manger, travailler, se divertir, se détendre, …, autant d’activités qui font de ce « Rez-de-ville » un point fondamental de la construction de ce projet. Loin d’un « espace vert » à regarder, celui-ci se veut un espace actif, vivant, ou nature et architecture se mélangent, s’interpénètrent par les usages.
REZ DE CIEL
Si les bâtiments parisiens réservaient les derniers étages pour les domestiques sur un principe « …dis-moi à quel étage tu habites, je te dirais qui tu es… ». L’invention de l’ascenseur et les principes énoncés par l’architecture moderne ont eu tendance à inverser ces pratiques, en proposant la toiture comme espace à vivre. Pourtant on constate que celle-ci est devenue trop souvent un espace délaissé à la technique. Aujourd’hui, il convient de réactiver cet espace, rempli de potentialités et de poésie.
Ainsi dans la continuité des projets B1B-4 et B1A-3 qui proposent des Terrasses partagées au niveau intermédiaire, nous proposons un « Rez-de-ciel » en R+8, espace partagé et destiné à tous les habitants de la résidence.
Il est le lieu de la collectivité, et offre une nouvelle manière d’habiter et d’échanger en proposant des espaces à la disposition des habitants: salle de travail, de co-working, de jeux pour les enfants, salle polyvalente à tout faire et notamment du sport, yoga, pilates… et un appartement destiné à la copropriété permettant d’accueillir des invités de passage et bien évidemment des espaces extérieurs de détente face au l’horizon de la métropole parisienne.
Nous pensons que la dichotomie public /privé doit laisser place à une séquence intégrant des espaces semi publics, semi privés, permettant un cadre de vie de qualité et porteuse de sens au sein de cette petite collectivité, et par la même, laissant entrevoir un continuum avec l’espace public dans les trois dimensions.
L’activation du Rez-de-Chaussée, des circulations verticales et de cette terrasse proposée comme un continuum d’espaces permettra une multitude d’usages, de mobilités, et d’échanges, s’inscrivant dans une dynamique sociale, mais aussi, dans une temporalité qui dépasse le cadre stricte de l’habiter pour une urbanité retrouvée.
HABITER
Le choix d’un appartement doit être un coup de cœur, un désir, le début d’une histoire qu’on se raconte. Pour que cela soit le cas, il faut une surprise, une séduction, une différence. Il faut se dire qu’aujourd’hui, on ne trouvera pas l’équivalent sur le «marché».
Pour faire ce choix, il faut une attention particulière. Ainsi, ce Rez-de-ville et ce Rez-de-ciel propose une nouvelle manière d’habiter. Ceux-ci participent au caractère qualitatif du projet, lien doux participant à la fois de l’urbanité du quartier et du vivre ensemble par de nouveaux usages. Une générosité des espaces extérieurs et intérieurs agrémentent chaque appartement : balcon, jardin d’hiver, terrasse, espace traversant, en angle, toiture habitée…
Ce projet est aussi de la génération développement durable, soucieux dans le choix de ses matériaux, de ces modes constructifs, et sa frugalité énergétique.
C’est en réunissant dans un appartement l’essentiel de ces avantages que l’exception naît, celle qui provoque la décision de vivre ici plutôt qu’ailleurs.
CONSTRUIRE
La construction de bâtiment « décarbonné » est un enjeu primordial, pour préserver et maitriser les ressources de demain.
Nos réflexions sur ce sujet nous ont amenés à réfléchir sur la construction bois. En effet, l’utilisation du bois dans la construction évite de gaspiller l’énergie dans un secteur qui en consomme beaucoup et produit près du quart des émissions de CO2. D’abord parce que, de la forêt au chantier, le bois consomme moins d’énergie que la plupart des autres matériaux. Ensuite, parce que son inertie thermique limite la consommation énergétique des bâtiments. Encourager l’utilisation du bois permet donc de gagner sur les deux tableaux : la capture du CO2 excédentaire et la réduction des émissions.
Néanmoins, une analyse fine des enjeux, notamment due à la hauteur du bâtiment à 50m, nous ont amené à proposer une structure mixte bois/béton avec un noyau central en béton et la périphérie en structure bois.
Cette solution offre plusieurs avantages à savoir:
-Une stabilité au feu en adéquation avec un bâtiment classé en 4eme famille, en évitant des mises en œuvre complexes,
-Un contreventement, peu encombrant ou pénalisant dans l’aménagement des logements via le noyau béton,
-Une souplesse d’aménagement avec un noyau béton intégrant toutes les circulations verticales et la distribution des fluides.
-Une optimisation de la quantité de béton au profit du bois.
Cette structure mixte permet d’utiliser chaque matériau à bon escient, aussi bien en fonction de ces propriétés mécaniques, que leurs impacts écologiques, que dans des quantités raisonnées et optimisées.
STRUCTURE EXPRESSIVE ET HABITEE
Si le cœur du bâtiment est une structure en béton, la périphérie est portée par un système d’arcade en bois perpendiculaire à la façade, formant un double poteau et une console pour reprendre les espaces extérieurs (balcon et jardin d’hiver).
Toutes les façades fonctionnent avec ce même principe constructif d’arcade, néanmoins celles-ci s’expriment différemment suivant les besoins, les usages et leurs orientations : simple hauteur ou double hauteur, fine ou large, profonde ou mince …, la souplesse de cette structure permet l’expression des usages liée à l’habiter en relation à l’acte de construit, en proposant une architecture expressive et polysémique.
En effet, si le principe reste le même, les façades n’expriment pas la même chose en fonction de leur rapport à l’urbain, une poétique de la situation. Si les façades Nord (Boulevard du Général Jean Simon et Ouest (angle boulevard et rue Jean Baptiste Berlier ) respectent l’alignement avec un dessin calme ordonné des façades ; à l’inverse au Sud et à l’Ouest sur le jardin et la rue Jean Baptiste Berlier, les balcons jouent sur une ondulation organique en relation avec la végétation du jardin et de la terrasse intermédiaire ; ou encore en façade Est en vis-à-vis du lot B1B -3, celle-ci reprend une écriture similaire aux immeubles de logements lui faisant face avec le dessin d’une grille réglée contrairement aux autres façades, elle est moins épaisse.
Ces Arcades sont la grammaire commune à toutes les façades, tout en gardant une autonomie et un langage personnel capable d’interagir avec son environnement direct.
EPAISSEUR
Une attention particulière a été portée sur la notion d’épaisseur des façades en corrélation avec des usages domestiques et la structure bois en arcade.
Au Nord et à l’Ouest (angle Boulevard du Général Jean Simon et rue Jean Baptiste Berlier), des jardins d’hiver viennent agrémenter les appartements et permettront divers usages suivant les saisons : double peau thermique en hiver, agrandissement des espaces intérieurs à la saison ou protection phonique. Ceux-ci sont prolongés par des balcons en alternance d’un niveau à l’autre et profitant d’une double hauteur.
A l’Ouest et au Sud en vis-à-vis du jardin, de larges terrasses ondulantes en alternance d’un niveau à l’autre viennent agrémenter les appartements et profitent d’une double hauteur.
Chaque appartement bénéficie de cette épaisseur structurelle pour l’habiter et l’investir et d’une certaine manière s’agrandir.
TYPOLOGIE
Dans le noyau béton s’organisent tous les accès, circulations, entrées des logements, gaines techniques, et pièces humides et en périphérie dans la structure bois, toutes les pièces à vivre. L’absence de porteur entre le noyau béton et la façade en arcade permet un cloisonnement libre de toute contrainte, Ainsi ces logements s’organisent dans un principe clair et évolutif : espace servant (noyau béton) /espace servi (périphérie en bois) avec des logiques constructives s’inscrivant dans les logiques spatiales et typologiques et inversement.
Hormis, les petites typologies, l’intégralité des appartements sont soit en angle, soit traversant. En proposant une double orientation, les logements jouissent d’un meilleur ensoleillement et de qualité spatiale intrinsèque permettant une dilatation de l’espace, de multiplier les vues et de rafraichir naturellement de manière simple et efficace les logements.
Si l’ensemble des appartements du R+2 au R+11 sont prévus en simplex. Les 2 derniers niveaux proposent des duplex qui bénéficient de terrasse en toiture du bâtiment à 50m avec un panorama
USAGE(s) DU BATIMENT
Les commerces :
Il est prévu 2 commerces de 120 m² chacun sur le boulevard du Général Jean Simon. Comme demandé, ils disposent d’une hauteur sous poutre généreuse de 4.5m. Ces surfaces sont entièrement modulables aux besoins et sans contraintes structurelles.
Les activités :
Il est prévu 850 m² d’activités qui s’étagent du Rez-de-jardin au R+1. Un hall d’entrée au niveau intermédiaire accessible depuis la rue Jean-Baptiste Berlier permet de desservir les différents niveaux bas et haut. Ces plateaux sont polyvalents et multi-usages. Le Rez-de-jardin et RdC profitent du jardin aménagé en gradin sur la rue quant au R+1, il propose un large espace donnant à la fois sur le boulevard, et la rue et le jardin.
Les Logements :
Les logements s’étagent du R+1 au R+14 sur 5300m².
L’entrée se fait par la rue Jean-Baptiste Berlier, via un hall transparent longeant le jardin.
L’ensemble des services (boites aux lettres, locaux poussette et vélo, ordure ménagère et locaux techniques) accompagnent le hall.
Ils sont desservis par un noyau vertical central.
Le R+2 et +3 sont destinés aux logements en colocation.
Du R+4 au R+14, ces étages sont destinés à des logements familiaux en accession allant du T1 au T6. Hormis le R+8 qui est destiné à l’ensemble de la copropriété avec des locaux à l’usage de la collectivité et un appartement louable pour l’accueil d’invités ou des familles.
Stationnement :
Il est prévu 30 places de stationnement voiture et 20 places pour les véhicules 2 roues motorisés en Rez de Jardin et R-2. Son accès se fera via le lot voisin (B1B-3). Un mur fusible étant prévu à cet effet.
«LA TOUR BANIAN»
«Banian»
Le Banian est un figuier de l’inde qui utilise d’autres arbres pour se développer. Les graines de cet arbre sont transportées par les oiseaux et germent dans les branches supérieures d’un autre arbre. Ce dernier va lui servir de tuteur et peu à peu il va l’entourer et le faire totalement disparaître. Il peut prendre ses aises, se développer sur de très grandes surfaces grâce notamment à une spécificité : celle de développer des racines de par ses branches. La branche fait une racine et la racine consolide la branche. On ne sait si c’est les racines qui vont vers le haut ou si c’est les branches qui pointent vers le bas. Symboliquement, on peut y voir un lien entre le monde céleste et le monde terrestre, l’arbre permettant d’unir le tout…
A l’image de cet arbre, ce projet propose une stratégie constructive et architecturale ou la structure bois s’appuie sur le noyau béton qui d’une certaine manière l’alimente.
A l’image de ces branches racines, ce projet propose des arcades en bois travaillant aussi bien en traction que compression et qui offrent une architecture capable de s’adapter avec souplesse à de nombreuses situations.
Enfin à la symbolique de cet arbre, ce projet propose de faire le lien entre le haut et le bas; de chercher toutes les ramifications possibles entre la sphère public et privée via des espaces partagés qui participe au caractère qualitatif du projet, lien doux participant de l’urbanité du quartier et du vivre ensemble.
Aussi, notre ambition est ici de proposer une architecture : juste dans ses rapports à la ville; juste par son urbanité généreuse et bienveillante ; juste dans sa construction, juste dans son envie d’habiter pleinement ce lieu, et surtout juste par le foisonnement de vie qu’elle voudrait insuffler …
Nous espérons pouvoir à travers ce projet participer à la formalisation de PARIS RIVE GAUCHE dans une démarche cherchant contextualité et urbanité, ou La raison et la mesure deviennent les complices de la poésie pour justifier une ambition légitime : embellir la vie nos concitoyens.