PREAMBULE
Le projet du collège Anne Franck à Antony, œuvre de « jeunesse» de l’architecte Jean Nouvel, témoigne à sa manière des préoccupations qui vont occuper une grande partie de son œuvre et de sa carrière. Plus que jamais, il témoigne du regard critique de l’architecte sur le monde, sur la temporalité d’un bâtiment, sur son époque, questionnant en permanence le contexte. Plus que jamais, c’est une œuvre totale, où la composition d’ensemble et le détail s’imbriquent dans un concept architectural. Rien n’est laissé au hasard, tout est réfléchi, pour servir la cause...
HISTOIRE
Construit en 1980, ce collège marque davantage la fin des années soixante-dix, c’est-à-dire la fin d’une pensée « préfabriquée » ; la fin des écoles en kit dont le modèle Pailleron pourrait en être le parfait exemple, la fin d’une pensée purement fonctionnaliste. Si l’on impose à l’architecte un système préfabriqué, ici le mécano, Jean Nouvel épure le système en ne prenant que le strict minimum : poteau, poutre, plancher à caisson, et panneaux de façade ; pour en détourner le système et en faire une esthétique originale et finalement unique.
L’ensemble s’organise dans une trame stricte et rigoureuse avec des rapports de proportions étudiés et basés autour du carré ou du rectangle composé de 2 carrés, 1/1, 1/2...
COMPOSITION
La composition générale basée sur une symétrie axiale avec le volume du hall d’entrée et les deux ailes de chaque côté, donne à l’ensemble une dimension presque classique, un fronton moderne, signifiant tout à la fois la stature de cet équipement, « une école de la république », que le détournement par l’utilisation d’un code esthétique de l’architecture classique 18ème dans un bâtiment préfabriqué fonctionnaliste 20ème pour mieux brouiller les pistes...
TRAMES
Si cette trame organise dans les trois dimensions, les espaces et les usages, et qu’aucun n’échappe à celle-ci ; son utilisation systématique, voire jusqu’à l’inutilité, comme dans le hall d’entrée, amène finalement cette structure poteau poutre, bien malgré elle, au-delà de sa pure fonctionnalité.
Jean Nouvel développe un travail important autour d’éléments perturbateurs pour annihiler le fonctionnalisme préconçu de la structure pour nous emmener vers une esthétique de l’éclectisme, vers un regard critique sur la fabrication de l’architecture, ici, des écoles d’après-guerre.
ECLECTISME
Les tracés au sol, les chemins de câble faits de moulures en stuc flottant dans les circulations, les fausses colonnes doriques, certaines poignées de porte en porcelaine, les moules en stuc de fleurs incrusté dans les joints des murs en moellons, les néons de couleur, les panneaux colorés en façade jouant sur des motifs «pixellisés», les statuts en toiture, les toits en pyramides zébrées noir et blanc, le choix des couleurs, les inscriptions au pochoir, la numération de certains éléments de construction, les écrans supports de végétation, les radiateurs en tôle poinçonnée carrée, les petites moulures suivant en escalier les joints des murs moellons, le jardin à la française (aujourd’hui disparu) ..., la liste est longue des attentions de l’architecte portées à son projet.
JUSTESSE
Sans forcément vouloir les classer, ces éléments font référence assez nettement au langage de l’architecture classique et aux arts graphiques avec l’utilisation de la couleur, du pixel et des géométries qui en découlent.
L’ensemble est assemblé avec équilibre et justesse. Un dosage savant pour aboutir à une lecture claire des idées qui fondent cette architecture ; et en même temps comme souvent avec Jean Nouvel une part d’ambiguïté et de mystère :
«… «dieu est dans les détails» disait Mies van der Rohe pour rappeler
que toute transcendance de la matière
que toute approche de l’esprit du lieu
Ne peut exister que dans la preuve de la justesse du rapport de la plus petite partie à l’ensemble
Ce travail en profondeur sur les différentes échelles est la clé des plaisirs
des mystères
des séductions architecturales
Rien n’est plus frustrant que d’avoir «fait le tour» d’une architecture en un regard…» *
Jean Nouvel
*à l’occasion d’une rétrospective au Centre Georges Pompidou en 2002
Le collège Anne Frank est une architecture d’assemblage qui pioche pour se construire dans une esthétique d’éclectisme. Tout le travail de l’architecte repose sur la justesse de l’assemblage, la bonne composition, la bonne superposition, voire le bon collage.
C’est ce qui en fait une œuvre totale, dans le sens où chaque élément est à sa place mais surtout le détail est tout aussi important que le général dans une interdépendance presque physiologique.
Une œuvre, qui au premier abord, paraiî un peu brute ; à l’esthétique si particulière, un peu surannée; et pourtant quand on prend le temps de la découvrir, de la voir vivre, on comprend l’évidence et la qualité du propos architectural. Si l’apprentissage du lieu demande du temps et de l’attention, on apprend à l’aimer, comme les utilisateurs le démontrent chaque jour.
AUJOURD'HUI
Le Collège Anne Franck, après 40 ans de « bons et loyaux services », nécessitait une réactualisation de son isolation, de son système de chauffage et ventilation. Ces faiblesses représentent, aujourd’hui, les principales problématiques d’inconforts dans le bâtiment, notamment pendant les périodes chaudes et froides ; et de surconsommation énergétique.
A l’ère du développement durable, le collège Anne Franck affiche en effet un bilan énergétique peu glorieux. Les ponts thermiques par la structure apparente béton et la faible résistance thermique des murs rideaux amènent à des surconsommations inacceptables par rapport aux standards actuels.
Depuis sa livraison en 1980, le bâtiment a subi des modifications, des transformations, des adjonctions, qui pour la plupart pervertissent le propos et l’impact originel, comme :
- L’installation de faux-plafonds en dalle minérale 60x60 dans les espaces d’enseignement qui annihilent tout l’intérêt des plafonds à caisson, la lecture de la trame dans les trois dimensions ;
- La fermeture des patios autour du hall ;
- La rénovation de la demi-pension ou la mise en place de préau sous forme d’une verrière oblique et de mats haubanés dans une écriture très différente de l’existant ;
- La suppression de certaines fausses colonnes et certains détails (béquille, ...)
Il est probable que certaines choses soient irrémédiablement perdues et qu’elles appartiennent déjà à l’histoire et au passé du bâtiment. Ce projet a vu le jour à une époque où la question de la consommation énergétique était secondaire, mais aujourd’hui, elle est devenue incontournable en raison des enjeux climatiques. Par conséquent, il est essentiel de le mettre à jour afin de prolonger la durée de vie de ce bâtiment et de le rendre conforme aux normes thermiques actuelles, lui conférant ainsi une légitimité.
REACTUALISATION DE LA FONCTION CRITIQUE
Si à l’époque de la création de ce bâtiment, la pensée constructive et architecturale était mise à l’écart au profit d’une ingénierie basée sur la rationalisation économique et l’optimisation des délais via un système «pré-pensé» ; et si comme nous l’avons vu, le travail de Jean Nouvel est de fait une critique de ces constructions sur catalogue où réside le détournement de celle-ci pour en faire une architecture unique ; la réhabilitation thermique du bâtiment repose à nouveau la question de la construction et de notre époque.
En effet, l’isolation par l’extérieur, seul moyen efficace afin d’améliorer les résistances thermiques des façades, aurait tendance à lisser, voire gommer indirectement l’épaisseur d’antan et l’ordre architectural qui régit les règles de composition : lecture des éléments porteurs, des remplissages, du second-œuvre….
Si à l’époque, la structure « Domino » en béton représentait l’unité de mesure du bâtiment, le modulor du collège Anne Franck, nous proposons aujourd’hui le caillebotis comme nouvelle unité de mesure. Un matériau industriel qui assume son statut de peau extérieure, à la fois pérenne, légère et poreuse, et laissant entrevoir d’une certaine manière qu’il n’est que la première peau d’un complexe multicouche. Assumer cette légèreté non structurelle, cette porosité non étanche, cette répétition toute « industrielle », c’est finalement assumer pleinement l’aspect « emballage » induit par les systèmes d’isolations thermiques contemporains : en quelque sorte une réactualisation critique. En 1987 dans l’ AMC, Jean Nouvel disait :
« Pour moi, l’architecture est l’introduction de valeurs culturelles, de civilisation et de sensibilité dans le construit : qu’est ce que veut dire le construit par rapport à notre civilisation ? … »
En détournant ce matériau industriel, nous proposons une nouvelle étape dans la vie de ce bâtiment. Une réévaluation critique qui comme le projet initial, joue sur le plaisir du détournement, de la plastique, l’utilisation des couleurs, des compositions variées, des signes, … Tout ce qui permet d’aller par-delà la fonction.
Les années de collège représentent pour beaucoup les premiers pas vers l’âge adulte et l’indépendance. Un moment où l’on apprend à voir, à analyser par soi-même: c’est l’apprentissage du regard et de la pensée critique. L’architecture proposée s’inscrit pleinement dans cette démarche initiée, il y a déjà 40 ans, par Jean Nouvel. Une architecture qui parle à sa façon du temps et de son édification : ici la raison et la mesure deviennent les amis de la poésie pour justifier une légitime ambition : embellir les souvenirs de nos enfants.
FACADES . ITE
Réactualiser ce bâtiment pose la question de l’intervention.
Comment intervenir sur un bâtiment où tout compte du général au détail ?
D’une certaine manière, il est impossible d’appréhender ce travail comme une réhabilitation car la valeur « patrimoniale » de ce projet est bien plus conceptuelle que réelle, c’est avant tout le sens et l’état d’esprit qu’il faut préserver : Le sens « critique ».
Cette nouvelle étape dans la vie du bâtiment doit s’inscrire dans la continuité de l’état d’esprit originel mais aucunement dans une nostalgie du bâtiment construit et livré en 1980.
Ensuite, de manière constructive et pragmatique, il était impossible d’intervenir sur la thermique et la ventilation du collège de façon efficiente, sans une intervention par l’extérieur et donc sans une refonte complète des systèmes de façades.
De ce fait, nous avons envisagé cette intervention comme un palimpseste, c’est-à-dire comme une nouvelle écriture s’ajoutant à l’originale, jouant plus sur la complémentarité entre hier et aujourd’hui que sur la restitution ou la dichotomie entre l’ancien et le nouveau.
Les diagnostics et les analyses nous ont, en effet, poussé à envisager l’isolation des façades et des toitures par la mise en place d’une I.T.E. (isolation thermique par l’extérieur) ; seule solution efficace pour couper l’ensemble des ponts thermiques du bâtiment : le système poteau/poutre existant développant un linéaire très important de ponts thermiques entre l’intérieur et l’extérieur.
L’isolation recouvrant l’ensemble des structures dit «Domino», irrémédiablement, s’est posé la question de la matière et du sens de ces nouvelles façades, vis-à-vis des existantes.
Pour cela, nous proposons une peau faite de caillebotis colorés et tramés à l’identique des façades béton en protection des isolants extérieurs.
C’est un matériau qui porte en lui la trame, une horizontale et une verticale et s’inscrit dans la logique de trame du projet originel. Si les structures béton existantes sont à l’échelle du mètre, celui-ci parle du centimètre. C’est un matériau industriel, duplicable à l’infini, en cela, il s’intègre parfaitement dans la logique constructive et conceptuel du bâtiment.
Nous proposons, aussi, que les murs rideaux existants entre les structures béton soient remplacés par un système en double-couche composé d’un mur rideau entièrement vitré et d’une peau en caillebotis devant qui reprendra, elle, les motifs colorés des façades originelles. Cette disposition permet d’apporter des apports de lumière naturelle plus conséquents et plus homogènes tout en conservant les jeux graphiques colorés des façades et une souplesse d’aménagement. Entre ces deux éléments, il est prévu l’intégration discrète de stores verticaux extérieurs qui permettront à la fois une protection solaire efficiente et un contrôle des apports lumineux en corrélation avec l’usage des salles.
Grâce à ce matériau, nous proposons ainsi une nouvelle façade isolante tout en conservant l’état d’esprit du projet initial : détourner un produit industriel et courant pour arriver à une esthétique particulière ; plutôt que la simple mise en place d’une isolation thermique par l’extérieur, nous proposons une Intervention Thérapeutique et Esthétique.
LE HALL
La réhabilitation réactive les patios originels situés de part et d’autre du hall, ouvrant l’espace au RdC sur l’exterieur, tout en offrant un apport supplémentaire de lumière naturelle dans les espaces du CDI (pyramide Sud/Est) et les salles de technologies (pyramide Nord/Ouest). De la même manière, les sanitaires s’organisent suivant une symétrie autour du hall, Filles à droite, Garçons à gauche. Les bureaux du CPE et les programmes s’y rattachant sont déplacés dans une position un peu plus à l’écart de l’agitation du hall principal tout gardant une vision sur l’ensemble du collège (hall, cour, demi-pension ...) dans une extension neuve en lieu et place de l’escalier extérieur repoussé plus à l’Est.
L’ensemble des passerelles sont réactivées jusqu’au R+2 et permettent d’accéder, via un passage nouvellement créé à l’ensemble de l’aile Nord-Ouest (salles d’enseignements et classes relais); idem pour les logements de fonction situés dans l’aile Sud/Est, via un contrôle d’accès. Ces passerelles sont sécurisées par des gardes corps en maille inox toute hauteur au R+1 et une sur-hauteur au R+2. Chauffage et acoustique sont intégrés dans l’esprit du dessin original.
LA DEMI PENSION
Si la demi-pension fonctionnait bien pour elle-même, sa position dans le bâtiment était problématique dans le schéma général des circulations à l’intérieur du collège car elle coupait tout accès à l’aile Nord/Ouest en RdC du bâtiment et imposait que l’ensemble des locaux techniques et supports de celle-ci se retrouvaient sur la façade principale du bâtiment.
De ce fait, la réhabilitation transfert l’ensemble de la demi-pension en lieu et place des deux ateliers inoccupés au bout de l’aile Nord/Ouest en vis-à-vis avec la cour, dans une situation satellite par rapport au collège, avec une ambiance calme et en rapport avec des espaces paysagers. Cette disposition permet de retrouver un parcours plus fluide à l’intérieur du bâtiment, permettant un bouclage entre les escaliers du hall et l’escalier de l’aile Nord/Ouest à tous les niveaux.
Les nouvelles cuisines occupent une pyramide et la salle de repas, la deuxième. Les cuisines sont alimentées par une zone de livraison depuis la rue George Suant, de manière beaucoup plus discrète. Afin de répondre aux besoins de la demi-pension, l’escalier reliant les 3 niveaux est déplacé d’une trame.
En libérant, l’angle Sud/Ouest du collège, la demi-pension permet l’aménagement du pôle scientifique au RdC avec les salles de sciences dans une configuration identique aux salles courantes des étages et la mise place sous la pyramide des 2 salles de technologies. Il est prévu l’aménagement d’un jardin pédagogique dans la bande paysagère entre le bâtiment et la rue George Suant en connexion directe avec une des salles de science.
Les locaux techniques comprenant le chauffage urbain, les locaux CFO/CFA et eau, se retrouvent en façade Nord/Ouest entre le pôle scientifique et la demi-pension, à la fois accessible depuis l’extérieur et en même temps de manière plus discrète.
LES CIRCULATIONS
La réhabilitation propose un réaménagement complet avec la suppression des salles en façade Nord/Est sur cour, au profit de circulations élargies, éclairées naturellement et s’inscrivant dans la continuité naturelle des passerelles du hall et des salles d’enseignements plus vastes et adaptées aux standards d’aujourd’hui.
Cette surlargeur des circulations permet de fluidifier les flux des collégiens aux intercours.
Les plafonds, plus précisément les caissons de la dalle en béton dans leur esthétique la plus élémentaire, qui avaient partiellement disparu lors de multiples modifications dénaturant le projet initial, camouflés par des faux plafonds techniques, sont révélés.
L’esprit des éléments de décorations originaux ainsi que des interventions artistiques sont conservés autant que faire se peut.
L’intrusion de la technique contemporaine (fluides) fait l’objet d’une adaptation de cette décoration. Ainsi les corniches et les gaines de ventilation se croisent et se décroisent sur fond de plafond à caisson, formant une composition nouvelle s’inspirant des codes imaginés originellement.
Les époques se superposent à travers la technique et l’esprit demeure.
LE PREAU
Le préau initial posait un problème dans la composition générale du collège et notamment dans la symétrie axiale mise en place autour du volume du hall d’entrée. En effet, celui-ci etait désaxé et perturbait l’ordre originel.
De ce fait, une galerie en façade Nord/Est est créée en accord avec la composition du bâtiment. Cette galerie permet de relier les deux ailes du collège par l’extérieur, demi-pension, hall et CPE/salle d’étude tout en assurant une surface généreuse abritée.
Cette disposition permet aussi d’offrir une grande cour en accord avec l’esprit initial dans un dessin clair et fonctionnel valorisant le bâtiment. La présence végétale renforcée accompagne ce réaménagement dans une logique de composition globale.
Si le parcours de chacun était auparavent complexe, l’ensemble de ces modifications permet une grande fluidité et une grande clarté des flux à l’intérieur comme à l’extérieur du collège.
LES SALLES DE CLASSE
Après une analyse de l’existant, nous proposons des réaménagements à la fois ancrés dans l’état d’esprit du bâtiment mais réactualisés aux besoins d’aujourd’hui, et basés sur une réévaluation prospective et créative.
Les salles de classe disposées du Rdc au R+2 obéissent à la trame existante des structures et des façades. Nous proposons que les plafonds béton à caisson soient de nouveau apparents, car ils offrent un véritable potentiel spatial, acoustique et technique.
En effet, la volumétrie et l’ampleur des caissons permettent de dilater l’espace des classes par cette sur-hauteur offrant une hauteur de presque 3,5m et donnent en quelque sorte une profondeur aux espaces ce qui nous semble extrêmement important dans des lieux dévolus à la concentration et l’apprentissage. Le relief de ceux-ci couplé à un absorbant acoustique en fond de ceux-ci permet de répondre aux exigences et au confort acoustiques de ces espaces. De même, l’éclairage des salles s’inscrit dans la trame des caissons, alimentation et fixation se font via un réseau traversant par les passages existants de caisson à caisson.
L’ensemble des dispositifs techniques et acoustiques sont donc intégrés dans l’épaisseur des caissons de manière évidente et inclusive à l’architecture. Enfin, remettre au jour ces planchers à caisson, c’est pour nous revenir à une lecture originelle et essentielle du collège Anne Franck. Les caissons faisant, en effet, partie des éléments constituants du projet et marquent la trame génératrice en plafond.
Les sols sont traités comme des dalles identiques à la trame des plafonds, et reprendront les motifs des façades verticales à l’horizontale. L’ensemble des parois est homogénéisé avec un traitement acoustique et permettant l’affichage et l’accrochage. La ventilation en double-flux est intégrée dans la paroi séparant les classes des circulations : soufflage à l’entrée et reprise en fond de classe, aucune gaine ne vient interrompre les plafonds des classes.
Les circulations sont traitées suivant les mêmes principes que les salles de classe : plafonds à caisson apparents, implantation des dispositifs acoustiques intégrés à ceux-ci ; néanmoins, les éclairages, les chemins de câbles (CFO/CFA) et les gaines double-flux sont placés en dessous des plafonds à caisson et assumés comme tel. Les chemins de câbles seront soit restaurés soit refaits suivant le principe des corniches et moulures classiques en stuc flottant dans l’espace. Les gaines de ventilation seront à l’inverse dans un langage industriel codifié d’une couleur primaire, soufflage en bleu et reprise en rouge.
TOITURES ET PYRAMIDES
Les pyramides sont entièrement reprises (structure, isolation et étanchéité) avec un système de bac-acier isolé reprenant l’alternance des rayures blanches et noires respectant l’esprit originel. Celles-ci sont reproduites en plafond intérieur en textile micro-perforé intégrant les absorbants acoustiques nécessaires. Les éclairages en suspension dans l’espace jouent sur des motifs géométriques liés à la trame constitutive du projet. Ces rayures se retrouvant de manière «pile ou face», extérieure/intérieure, permettent une identification de ces programmes particuliers que sont la demi-pension, le CDI, la salle polyvalente et les salles de technologies.
Les toitures sont réinvesties et réaménagées afin d’améliorer les isolations et reçoivent les locaux techniques de ventilation double-flux.
L’intégration de l’ensemble de ces éléments respecte le système et l’état d’esprit du projet originel.
Il est prévu un système de végétalisation légère afin d’habiller une grande partie des toitures terrasses avec un dessin dans la continuité de la trame constructive du bâtiment, idem pour les toitures gravillonnées : les axes sont marqués soit par un sédum de nature et de couleur différente, soit par des graviers d’aspects différents et composent un dessin à l’échelle du bâtiment.
Les centrales d’air, traitant la nouvelle ventilation par double-flux, sont incluses dans des volumes dessinés et pensés comme de nouvelles typologies architecturales ajoutées au langage du projet.